UCP Flash n° 311

Dans notre numéro 310 de la semaine passée, nous vous informions des propos désobligeants tenus par certains élus parisiens à l’encontre des personnels. Nous vous communiquons ci dessous le texte de la lettre ouverte que l’U.C.P. a, en réaction, adressée au Maire de Paris. Il va de soi que nous interpréterons une absence de réponse de sa part comme approbation implicite des propos des membres de sa majorité municipale.

Monsieur Bertrand DELANOE,

Maire de Paris

Hôtel de Ville

75196 PARIS RP

Monsieur le Maire,

L’hebdomadaire l’Express, en date du 8 novembre, a dressé un bilan de la première partie de votre mandature.

S’il ne m’appartient pas de juger du fond de cet article, j’ai été choqué, comme nombre d’adhérents de notre organisation et, du moins je le pense, tous les agents municipaux qui en ont pris connaissance, par les propos que le rédacteur prête, sans les nommer, à certains élus de votre municipalité, propos totalement diffamatoires envers le personnel.

On apprend en effet à la lecture de ce texte que « beaucoup d’agents doivent leur place à Chirac puis Tiberi » ou qu’ « il y a deux gros bastions qui ne répondent pas. La direction des affaires culturelles, qui reste très « aillagonesque »… et la propreté qui est un repaire d’anciens militants RPR ».

Je me permets de vous rappeler qu’à l’exception des postes de direction et de cabinet, dont il n’est pas anormal que les titulaires soient d’une sensibilité politique proche de celle des élus, l’ensemble de l’administration parisienne s’est toujours caractérisée par l’observation du devoir de réserve. Les fonctionnaires parisiens, recrutés par concours et non en raison de leurs affinités politiques, présentent une diversité d’opinion semblable à celle de la population. Ils conçoivent leur mission comme un service à l’administré et l’exécutent en conséquence, quelle que soit l’orientation politique de l’équipe municipale.

Il faut bien admettre que cette attitude est parfois en contradiction avec celle de certains membres de cabinets qui, arrivés à la Ville de Paris à la suite de votre élection, ignoraient non seulement le fonctionnement d’une administration qu’ils découvraient, mais aussi parfois les contraintes légales ou réglementaires liées à la mise en œuvre des procédures. Ce qui a pu conduire à des accusations toujours infondées de sabotage. Nous pensions que la réunion que vous avez tenue avec l’encadrement le 5 mai 2003 vous avait éclairé sur ces points et que vous y aviez remédié.

Force nous est de reconnaître que cet état d’esprit perdure chez certains élus de votre majorité. Aussi, en tant que président de la quatrième organisation représentative du personnel, je vous demande de bien vouloir apporter un démenti solennel aux propos totalement déplacés de ces élus envers les agents. Il est important pour la bonne marche de l’administration municipale que le personnel, et pas seulement l’encadrement, ne se sente pas suspecté par des élus d’hostilité et de mauvaise volonté, et que les agents sachent qu’ils ont la confiance de leur employeur, afin de continuer, comme ils l’ont toujours fait, à apporter le meilleur service aux Parisiennes et Parisiens.

Vous remerciant par avance, je vous prie d’agréer, Monsieur le Maire, l’assurance de mes sentiments dévoués.

Gérard MARY

Précisons que cette lettre a également été transmise à L’Express, ainsi qu’à l’Agence France Presse, aux fins de publication.

Bulletin Syndical d’informations publié par l’Union des Cadres de Paris