Le C.S.A.P. reporté.
Dans le précédent numéro d'"UCP Flash", nous indiquions
avoir saisi l'adjoint au Maire chargé des personnels pour que la réunion
du Conseil supérieur des Administrations Parisiennes prévue pour le
17 avril ne soit pas reportée, contrairement à ce que demandaient certaines
organisations.
La limite légale de convocation pour une tenue à la date prévue étant
dépassée sans que les représentants n'aient été convoqués, il nous faut
conclure que la tenue de cette instance est reportée.
L'U.C.P. regrette cet ajournement, qui va retarder d'autant l'examen
de dossiers importants attendus depuis plusieurs mois
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Assises de l'Association des
Maires d'Ile de France.
L'Association des Maires d'Ile de France a tenu ses 7e assises du 1er
au 3 avril au Parc Floral de Paris.
A cette occasion, un débat animé par Claude PERNES, président de l'A.M.I.F.,
sur le thème : " Comment franchir les obstacles franciliens à la décentralisation
? " réunissait MM. Patrick DEVEDJIAN, Ministre délégué aux libertés
locales, Jean-Paul HUCHON, Président du Conseil Régional, Jean-Claude
BOUCHERAT, Président du Conseil Economique et Social Régional, Pierre
MANSAT, adjoint au Maire de Paris, chargé des relations avec les collectivités
locales d'Ile-de-France.
Les maires ont rappelé leur position, très largement consensuelle :
ils ne réclament pas de compétences supplémentaires, mais veulent seulement
mieux pouvoir assurer leurs actuelles. Ils admettent un droit à expérimentation
en matière de décentralisation, mais craignent que celle-ci n'entraîne
des disparités régionales. Et ils ne souhaitent ni lien de " vassalité
" ni tutelle de fait entre échelons territoriaux.
Les maires ont également exprimé leurs inquiétudes sur les transferts
financiers accompagnant les transferts de compétences, rappelant qu'en
1982 ceux-ci n'avaient pas été suivis des transferts financiers. Ils
insistaient aussi sur l'importance de l'autonomie fiscale, reconnue
nécessaire par les élus, ainsi que sur la péréquation, qu'ils souhaitent
nationale, l'État pouvant seul offrir des garanties de neutralité. Ils
seront enfin vigilants sur l'emploi du référendum local.
Jean-Claude BOUCHERAT a rapporté la position du C.E.S.R. qui
n'imagine pas que la décentralisation ne puisse pas réussir. Elle doit
être l'occasion effective de rapprocher la décision du terrain, de clarifier
les responsabilités et de simplifier les procédures administratives.
Mais elle doit être accompagnée des ressources appropriées, d'une péréquation
plus simple, et prendre en compte les spécificités régionales. Il ne
faut pas revenir à l'époque de " Paris et le désert français ". L'Ile-de-France
doit s'inscrire dans la dimension " Bassin Parisien ".
Pierre MANSAT a tout d'abord rappelé la position du Maire de
Paris, pour qui il est indispensable de s'engager dans un réel processus
de décentralisation.
Les obstacles à la décentralisation sont liés à la notion de région
capitale et à l'héritage historique du statut parisien. Mais la coopération
intercommunale et avec la région existe déjà, avec par exemple le tramway,
la réhabilitation des portes de Paris ou des Halles. Il y a également
des accords sur des thèmes spécifiques avec certaines communes limitrophes.
Il a indiqué d'autre part que la Ville de Paris souhaite pousser le
débat autour de la notion de " cœur d'agglomération " Mais il manque
un lieu d'échange entre les élus du cœur d'agglomération, et une réflexion
est conduite avec le Conseil Régional sur un mode de travail novateur.
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La Ville de Paris souhaite travailler sur la proximité et la solidarité.
L'ouverture se fera au bénéfice de la vie des Franciliens.
Jean-Paul HUCHON, a déclaré que les maires d'Ile de France auraient
un rôle important en matière de décentralisation. Pour lui, il n'existe
pas d'obstacles franciliens à celle-ci. Et l'Ile de France doit avoir
les mêmes droits et les mêmes devoirs que les autres régions.
Il a particulièrement insisté sur le statut d'exception en matière de
transports en commun qui, selon lui, n'a plus lieu d'être. Il souhaite
la disparition de la spécificité francilienne.
Cela passe selon lui par trois préalables :
L'État doit sortir du Syndicat des Transports d'Ile de France, qui doit
devenir un syndicat mixte local ;
La Région et les départements doivent se voir transférer des ressources
financières ;
Les dotations d'état doivent être indexées pour évoluer et faire évoluer
le système de transports.
Il interroge le ministre sur la question des ressources financières
liées à la décentralisation :
Le projet du Gouvernement prévoit le transfert d'une partie de la Taxe
Intérieure sur les Produits Pétroliers, mais à quelle hauteur se fera
ce transfert, sachant qu'en matière de décentralisation, les besoins
supplémentaires de la seule région Ile-de-France seront de 2 milliards
d'euros ?
Sur le principe de péréquation, comment va t'on assurer la solidarité
entre régions riches et régions pauvres ?
Patrick DEVEDJIAN a répondu sur les différents points qui avaient
été soulevés.
Pour lui, les obstacles franciliens sont dans les têtes et dans l'Histoire,
puis dans l'habitude administrative, mais sont surtout le fait des administrations
centrales.
Le ministre a déclaré que la décentralisation résultait du constat selon
lequel l'État fait moins bien en matière de proximité que les collectivités
locales.
Le calendrier de la décentralisation est clair : la Constitution a été
modifiée, elle pose l'obligation de transferts de moyens avec ceux de
compétences. Deux lois organiques sur l'expérimentation et sur l'organisation
des référendums locaux seront votées avant les grandes vacances et une
troisième, financière le sera à la rentrée de Septembre.
Le principe d'autonomie financière a pour conséquence que l'État doit
transférer de la matière fiscale plutôt qu'une dotation. Il sera donc
transféré aux régions une part fiscale modulable de la T.I.P.P., qu'elles
pourront faire évoluer. Les régions devront ainsi prendre leurs responsabilités
pour financer leurs équipements.
Il est nécessaire de réviser les critères de péréquation afin de corriger
les inégalités réelles. Cela passera par une nouvelle organisation de
la Dotation Générale de Fonctionnement, qui sera divisée en deux parts
: une dotation de base indexée sur des critères simples (population…),
et des enveloppes régionales pour lesquelles les régions détermineront
les critères dans un cadre fixé par la Loi.
Sur le S.T.I.F., il rejoint Jean-Paul HUCHON, estimant que ce syndicat
doit fonctionner sous la seule compétence de la région. Il a déclaré
être hostile aux compétences partagées car sources d'irresponsabilité
et de dépenses supplémentaires.
En conclusion, il estime nécessaire de pousser plus loin la décentralisation,
les intercommunalités devant bénéficier du transfert de certaines compétences
départementales.
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