N° 340 – 11e année
12 septembre 2005
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Une fois n’est pas coutume, l’année scolaire débute sous d’heureux auspices pour l’Union des Cadres de Paris qui a été reçue le 5 septembre par Bertrand Delanoë. Cette entrevue s’inscrit dans le cadre des rencontres que le Maire organise avec l’ensemble des organisations syndicales représentatives à la suite des dernières élections.
Sous la conduite du président de l’UCP Gérard Mary, les présidents des trois composantes de l’union, Dominique Colinet pour l’UNECT/CGC, Samuel Jacqueton pour le STP et Yves Borst pour l’USCP ont pu exposer au Maire les attentes de l’encadrement sur différents sujets :
o La rareté des rencontres directes avec le Maire,
o L’insuffisance de dialogue social, particulièrement sur des sujets importants pour les agents,
o Le protocole ARTT, ses remises en cause et le problème du compte épargne temps,
o La régression du pouvoir d’achat, en particulier en raison des nouveaux prélèvements,
o L’accueil massif de personnels extérieurs, détachés ou contractuels sur des postes de titulaires,
o La dévalorisation des fonctions des catégories B techniques et administratives,
o L’avenir de l’Ecole des Ingénieurs de la Ville de Paris,
o La responsabilité des cadres, de plus en plus menacés par des mises en cause judiciaires,
o Les interventions souvent intempestives des cabinets d’adjoints,
o La préservation du statut des personnels parisiens.
Nous vous faisons part de quelques réactions du Maire sur certains de ces points. Nous n’excluons pas de développer plus longuement certains aspects dans de futurs numéros.
Sur le peu de rencontres directes. (une seule, fin janvier 2002, avec toutes les organisations syndicales).
Le Maire a exprimé sa satisfaction de recevoir l’UCP, souhaiterait rencontrer le personnel plus souvent, mais ne peut « recevoir les deux millions de parisiens qui voudraient le rencontrer ». Il nous a d’emblée précisé qu’il nous recevait pour nous écouter mais que nous ne devions pas attendre de réponse immédiate à nos questions. Il estime qu’une rencontre avec François Dagnaud, son adjoint chargé des personnels, Pierre Guinot-Delery, Secrétaire Général ou Michel Yahiel, Directeur des Ressources Humaines, qui assistaient tous trois à l’entrevue, doit être considérée comme une rencontre avec lui-même.
Sur le dialogue social.
Nous avons pointé un certain nombre de mesures prises sans aucune concertation : modification des règles d’application de l’ARTT pour certains agents, nouveau rythme de versement des primes, nouvelles règles concernant les logements de fonctions oubliant certains agents, mise en sommeil d’instances de dialogue (groupe de pilotage permanent de l’ARTT, gel des instances paritaires pendant près d’un an au motif d’élections).
Bien que s’étant déclaré « choqué » par notre annonce de manque de dialogue social, le Maire a affirmé la nécessité d’un dialogue social approfondi et de discussions en amont sur tout ce qui concerne les conditions de travail, ainsi que le besoin d’associer le personnel à tout ce qui concerne les conditions de service aux parisiens. Il pense que, quand des décisions nous concernent, une discussion avec nous est indispensable, sans omettre une réflexion sur toutes les hypothèses, nécessaire pour distinguer la bonne solution.
Ces positions sont aussi les nôtres et nous ne pouvons qu’espérer que le Maire ait été sur ce point entendu des élus et de la haute administration municipale.
Sur l’ARTT.
Nous avons redit que nous ne sommes pas opposé à un réexamen des modalités d’application de ce texte pour l’encadrement, sous réserve de le faire dans les règles, et avons souligné la bombe à retardement du Compte Epargne Temps.
Le Maire a également confirmé être, comme nous, très préoccupé par la question du Compte Epargne Temps, dont l’application ne va pas tarder à soulever de graves problèmes dans les services lorsque les agents qui auront totalement rempli ce compte voudront le solder.
Il n’a pas répondu à notre proposition de paiement des jours épargnés, se bornant à qualifier l’accord ARTT en vigueur à la Ville de « laxiste », allant jusqu’à déclarer que, s’il en avait vu à l’époque toutes les implications, il ne l’aurait pas signé en l’état. Le Maire a également précisé que, pour lui, la condition de haut fonctionnaire n’était pas compatible avec la semaine de 35 h., sans définir toutefois la haute fonction publique.
Sur le pouvoir d’achat.
Nous avons signalé l’effet de certaines mesures (augmentation de la CSG, mise en place du RAFP) et avons suggéré une compensation par revalorisation de l’indemnité exceptionnelle et participation de la Ville aux cotisations mutualistes.
M. Delanoë n’a pas été choqué de cette question, dont il renvoie la responsabilité à des décisions gouvernementales.
Sur l’accueil de détachés et contractuels.
Nous avons rappelé ne pas y être opposé, pour autant qu’il ne nuise pas à la carrière des titulaires en les privant de l’accès à des emplois valorisants. Pourquoi aller chercher à l’extérieur quand les compétences existent en interne ?
Sur ce plan, le Maire veut que les choses tournent, que les gens se remettent en cause, il juge positif de mêler les expériences et les parcours. L’administration doit suivre l’exemple du secteur privé.
Sur les catégories B techniques et administratives.
L’UCP a dénoncé le décrochage de la catégorie B technique par rapport à la maîtrise ouvrière, de même niveau de recrutement et de fonctions comparables, ainsi que le manque de reconnaissance pour les fonctions exercées par certains secrétaires administratifs ayant des responsabilités d’encadrement du niveau de la catégorie A (ex. conservateurs de cimetière).
Le Maire a été très choqué de découvrir que, pour certaines préparations à concours, il manquait des modules et des professeurs, malgré le budget consacré à la formation. Il a également été choqué que, dans le cas du Plan Paris propre ensemble, la totalité des personnels n’ait pas été prise en compte.
Il est pour lui important de valoriser les fonctions du personnel, mais tout le monde ne peut pas être de catégorie A.
Sur l’Ecole des Ingénieurs de la Ville de Paris.
Nous avons redit l’attachement des cadres à cette école, demandé des assurances sur le budget et le calendrier induits par son changement de statut et suggéré le renforcement de son rôle de vitrine par la mise en place d’échanges, de partenariats, et de missions de coopération.
Le Maire s’est dit très attaché à la défense des écoles municipales, rejoint entièrement notre position et estime indispensables les transferts de compétences et les échanges nord-sud.
Sur la responsabilité des cadres et la défense des personnels mis en cause.
Nous avons demandé une implication forte de la Ville dans le défense des personnels qui courent de plus en plus le risque de mise en cause judiciaire.
Le Maire estime qu’il fait tout le nécessaire pour la défense des agents mis en cause, même pour des faits antérieurs à son élection, et considère son soutien exemplaire.
Sur l’interventionnisme des cabinets.
Nous avons indiqué que ces actions étaient souvent contre-productives et que nous comptions sur l’action du S.G. pour rappeler aux collaborateurs d’élus l’existence de procédures incontournables.
Sur le statut des personnels parisiens.
Nous avons redit notre attachement à ce statut, qui nous est favorable, mais autour duquel nous percevons des rumeurs persistantes de remise en cause.
C’est François Dagnaud qui a répondu qu’il ne fallait jamais s’interdire de réfléchir, que l’approche statutaire est passionnante, mais l’approche métier plus enrichissante.
Nous avons terminé cette entrevue en remettant au Maire une lettre du Syndicat des Cadres Administratifs et assimilés sur les problèmes spécifiques des deux corps d’attachés ainsi qu’un document récapitulant les revendications du Syndicat des Techniciens de Paris.
M. Delanoë a qualifié cette discussion d’enrichissante et constructive, déclarant que, si le temps lui permettait il le ferait tous les ans. Il apprécie notre manière de travailler et notre ton et pense qu’il devra avoir avec le personnel d’encadrement un nouvel échange sous une forme restant à définir.
Pour notre part, nous n’allons pas laisser sans suite cette entrevue et, bien entendu, vous tiendrons informés de nos actions à venir...
Union des Cadres de Paris – 2 bis, square Georges Lesage 75012 PARIS Téléphone 01.43.47.80.72 – Télécopie 01.43.47.81.45 |
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