N° 249

8e année

7 mai 2003
     
 Retour
 Précédent
Suivant 
     
Défense des retraites.

De nombreuses organisations appellent à la grève le 13 mai pour la défense des retraites.

Consciente que des réformes doivent être menées, l'U.C.P. n'en reste pas moins très vigilante, notamment sur les points suivants :

- l'intégration des primes et indemnités dans le calcul des retraites ;

- la prise en compte des années d'étude après le Bac ;

- le maintien du calcul des pensions sur les six derniers mois de carrière.

L'U.C.P. considère qu'elle n'a pas vocation à s'associer à un mouvement revendicatif national, mais elle se déclare solidaire de l'action des organisations nationales sur ce thème très important et laisse toute liberté à ses composantes de s'associer ou non à ce mouvement.

Un communiqué sur ce sujet de l'U.N.E.C.T./C.G.C. Ville de Paris, composante de l'U.C.P., est joint au présent envoi.

Rencontre avec le Maire de Paris.

La rencontre annoncée et attendue depuis plusieurs semaines entre le Maire de Paris et l'ensemble des cadres A s'est tenue le 5 mai à la salle Georges Carpentier.

Rassemblant une importante assistance, la rencontre s'est déroulée en plusieurs temps : intervention de l'adjoint chargé des personnels, présentation des résultats de l'observatoire social, intervention du secrétaire général, restitution des groupes de travail préparatoires et intervention du Maire.

François DAGNAUD a ouvert la séance en déclarant que cette réunion, exceptionnelle par son ampleur (2.000 cadres A conviés) s'inscrivait dans une volonté de dialogue du Maire de Paris. Il a rappelé sa profonde confiance dans les cadres et a déclaré comprendre leurs interrogations. Selon lui, les cadres réagissent à une profonde évolution de la municipalité : nouveaux projets, émergence de l'arrondissement, changement des modes de fonctionnement interne et plus forte implication des élus.

Après avoir souligné qu'élus et cadres doivent concourir à un même objectif, servir au mieux les Parisiens, il a rappelé que les cadres étaient un maillon décisif de l'administration. Leurs revendications spécifiques ne sont pas illégitimes, mais découlent de la contrepartie de leur responsabilité. Ils ont une place capitale dans la réussite des priorités, l'exécutif reconnaît leurs capacités et le Maire est attentif à leur situation.

Les résultats de l'observatoire social font ressortir une très forte implication des cadres A dans cette enquête (représentant un peu plus de 8% des effectifs, ils ont fourni 21% des réponses). Leurs attentes ne sont pas différentes de celles de l'ensemble du personnel, sauf sur l'A.R.T.T., dont la mise en œuvre les satisfait nettement moins que les autres catégories d'agents.

Pierre GUINOT-DELERY a ensuite tenté d'apporter une réponse à une interrogation récurrente dans l'encadrement : à quoi sert le Secrétaire Général ?

Préalablement, il pense que la question de l'arbitrage traduit un malentendu : la décision relève des élus et le S.G. ne peut s'ériger en arbitre entre ceux-ci et l'administration municipale.

Pour lui, le S.G. doit veiller à la bonne exécution des décisions de l'exécutif, en coordonnant les services et en étant attentif au respect de la nature et du calendrier des projets, ainsi qu'aux contraintes budgétaires.

Il doit aussi concevoir l'adaptation des services et des ressources humaines et financières aux missions, dans un souci de dynamisation permanente. Pour cela tous les chantiers de modernisation ont été lancés en même temps, car les délais sont courts.

Il assume pleinement le rôle de Secrétaire Général, avec quelques objectifs prioritaires :

  • Enrichir et développer les outils de pilotage, pour une meilleure cohérence des actions ;


  • Réformer la fonction ressources humaines, chantier en cours sur lequel les cadres sont les premiers concernés ;


  • Mettre en œuvre le schéma directeur informatique, dans lequel devra désormais entrer toute action d'informatisation ;


  • Relancer la communication interne, dont il a rappelé qu'elle commence par le dialogue des encadrants avec leurs collaborateurs directs ;


  • Rationaliser la gestion du patrimoine municipal, avec dans un premier temps d'importants travaux de rénovation imposés par les impératifs de sécurité, et un objectif à 3-4 ans de rationalisation des implantations administratives, trop éclatées ;


  • Réussir la déconcentration, sans remise en cause du statut et de l'unicité de la fonction publique parisienne.


Pierre GUINOT-DELERY a conclu en soulignant sa volonté de poursuivre et approfondir le dialogue, sans que cela se fasse au détriment du dialogue institutionnel. Mais l'objectif final est toujours de mieux répondre aux attentes des administrés.

Trois cadres ont ensuite rapporté les conclusions des groupes de travail qui avaient préparé cette rencontre dans les directions, présentant les attentes des cadres selon trois thèmes : les circuits de décision, les conditions d'exercice de la fonction de cadre, les conditions de carrière et de mobilité.

Les circuits de décision.

Soumis à des facteurs internes : mise en œuvre de projets nouveaux et forte implication des élus, et externes : réforme du code des marchés, loi S.R.U., 35 heures, ils sont marqués par la multiplication du nombre des intervenants dans le processus de décision, le développement de structures transversales, les commandes multiples dans des délais très contraignants. Les cadres ont le sentiment que la gestion quotidienne est dévalorisée.

Ils demandent tout d'abord une clarification des circuits, avec hiérarchisation des priorités, désignation d'un correspondant au Secrétariat Général et détermination d'un calendrier.

Réclamant des précisions sur le rôle du Secrétaire Général, les cadres sont préoccupés par une insuffisante coordination et un manque d'arbitrage. Ils attendent du responsable de l'administration parisienne qu'il assure la transition entre le temps du politique et celui de l'administratif.

Rappelant enfin que les cadres s'attachent à mettre en œuvre avec loyauté et efficacité les orientations des élus, ils souhaitent un développement de l'expertise de projet, une homogénéité des procédures, une harmonisation des échelons de décision et du découpage territorial des compétences, et une précision du positionnement des cadres leur donnant une vue exacte des objectifs et des moyens.

Les conditions d'exercice de la fonction de cadre à la Ville.


Les cadres ne souhaitent pas être un frein pour les politiques, mais ils relèvent une détérioration de leurs conditions de travail et une augmentation des risques pour eux.

Ils prennent en exemple le nouveau code des marchés publics qui offre une procédure simplifiée très souple dont la Ville a volontairement choisi de se priver, obligeant ainsi au lancement de marchés lourds pour des montants parfois modiques.

Ils dénoncent également la multiplication des intervenants, source de surcharge de travail, les dérives dans l'utilisation de moyens tels la messagerie électronique et le mauvais usage des réunions, en nombre croissant, et peu productives, car ne se traduisant souvent par aucune prise de décision.

Concernant la mise en œuvre de l'A.R.T.T., les cadres, qui dérogent quotidiennement aux règles, et ont des problèmes pour prendre leurs congés et leurs J.R.T.T., ont été soumis à une obligation de gain de productivité, et s'éloignent de plus en plus de leur métier de base pour consacrer un temps croissant à des procédures.

Soumis à une demande grandissante de concertation de la part des élus, ils dénoncent le peu de considération marquée par ceux-ci aux affaires quotidiennes en regard des grands projets.

Ils s'interrogent légitimement sur le rôle que veut leur faire jouer la municipalité : collaborateurs ou experts ? Ils rappellent que la municipalité doit s'appuyer sur ses cadres, mais ceux-ci s'essoufflent et les bonnes volontés s'étiolent.

Les conditions de carrière et la mobilité.

Pour les cadres, les carrières à la Ville ont perdu beaucoup de leur attractivité : possibilités d'avancement réduites, retard dans la transposition des textes régissant les corps de référence, recrutement faisant très largement appel à des cadres de l'extérieur, accueillis en détachement ou recrutés par contrat sur des emplois ayant vocation à être tenus par des titulaires.

Les groupes de travail mis en place pour réfléchir sur les améliorations concernant de nombreux corps n'ont pas encore vu la concrétisation de leurs conclusions, pourtant formalisées depuis longtemps.

Et la N.B.I., dont bénéficient les cadres territoriaux, ceux de l'Etat et les directeurs et sous-directeurs de la Ville n'est toujours pas attribuée aux cadres A de la Mairie.

Aussi, de plus en plus nombreux sont ceux qui partent à l'extérieur, où leurs compétences sont reconnues et appréciées.

La mobilité est une des conditions essentielles d'un déroulement de carrière harmonieux. Or les demandes ne sont généralement autorisées par la hiérarchie que sous réserve de remplacement, freinant de fait tout mouvement et contribuant à la démobilisation des cadres.

Concernant la formation, elle est bien souvent insuffisante ou inadaptée, en particulier pour les agents arrivant sur un nouveau poste, et tout spécialement en début de carrière. Il est absolument indispensable de mettre en place un dispositif de formation préalable à la prise de poste, ainsi qu'une gestion personnalisée des parcours professionnels.

Toutes ces mesures sont plus que nécessaires et doivent être mises en œuvre.

Après ces interventions, très longuement et chaleureusement applaudies, l'assistance manifestant ainsi son accord avec ce qui venait d'être dit, il revenait à Monsieur Bertrand DELANOË de répondre et conclure.

Le Maire a souligné l'importance de ce rendez-vous qu'il concevait comme une libération de la parole pour ceux qui font vivre l'administration parisienne.

Il a rappelé avoir toujours défendu l'honorabilité des fonctionnaires parisiens, qui constituent une richesse pour la municipalité. Les cadres sont des collaborateurs particuliers dont il a entendu les interrogations et l'insatisfaction. Il se propose donc de faire évoluer les choses.

Les cadres ont dénoncé la lisibilité insuffisante de l'organigramme parisien.

Le fonctionnement de la Ville a évolué depuis 2001. la mise en place d'une nouvelle équipe municipale s'est traduite par de nombreux projets d'envergure et simultanés et une implication des adjoints plus importante que lors des exercices précédents, transformant les manières de travailler. Mais priorités politiques et réalités techniques ne peuvent s'ignorer. Le maire attache une grande importance au dialogue avec les cadres qui ne sont pas de simples exécutants mais des acteurs de la politique de la municipalité qui doit s'appuyer sur leur énergie et leur professionnalisme.

Il propose donc trois axes de travail :

  • Hiérarchiser les projets, pour une meilleure lisibilité de la démarche, ce qui est une demande légitime des cadres. Ceci passe par un renforcement de la communication interne, car il est anormal que les cadres ne soient pas informés en temps réel des grandes orientations municipales.


  • Préciser le rôle de chacun en définissant des circuits de décision fermes et intangibles qui s'imposeront à tous, y compris aux élus. Le Secrétaire Général coordonnera les actions transversales, de plus en plus nombreuses.


  • Améliorer la gestion des ressources humaines. Le chantier est déjà lancé, mais constitue une charge de travail considérable. François DAGNAUD étudiera l'amélioration de la mise en œuvre de l'A.R.T.T. La D.R.H. devra mettre en place une évaluation professionnelle tous les cinq ans, accompagnée d'une personnalisation du parcours professionnel avec obligation de mobilité et attention privilégiée aux outils de formation.


Mais des défis importants sont à relever : la décentralisation que prépare le Gouvernement et la volonté municipale de maîtriser la pression fiscale, le budget primitif devant désormais être la référence.

Le Maire déclare faire confiance au professionnalisme et à l'intelligence des cadres. Il considère les rencontres telles celle-ci comme utiles et souhaite renouveler l'expérience au moins tous les deux ans.

Pour lui, au delà des interrogations de ce jour, il y a l'histoire de Paris, dans laquelle l'administration parisienne a toujours joué un rôle important.

L'U.C.P. reconnaît qu'il y a une première avancée en matière de discussion, mais considère que cette rencontre ne remplace pas le dialogue institutionnel. Elle aurait préféré que la municipalité accepte de s'ouvrir aux questions de l'assistance. Elle restera enfin attentive à la mise en œuvre des annonces faites ce jour et ne manquera pas, le cas échéant, de les rappeler aux élus.


Bulletin syndical publié par l'Union des Cadres de Paris (UCP)
2bis, square Georges Lesage 75012 Paris
Téléphone : 01.43.47.80.10 - Télécopie : 01.43.47.81.45



UNION des Personnels d'Encadrement
U.N.E.C.T./C.G.C. Ville de Paris

17, rue de Sévigné - 75004 Paris
Téléphone : 01.42.71.90.33 Télécopie : 01.42.71.90.62
E-mail : UNECT@unect-cgc.org Site internet:unect-cgc.org
Intranet: UNECT-CGC. Syndicat@mairie-paris.fr


______________________

RETRAITE
DES CONTREPARTIES SINON RIEN !


L'UNECT-CGC Ville de Paris s'associe au mouvement de GREVE NATIONALE concernant la réforme des retraites et invite tous les agents de la COLLECTIVITE PARISIENNE à manifester le :


MARDI 13 MAI 2003


Mise en place de la manifestation à 10 H.
Départ de la manifestation à 11 H place de la République en direction de Denfert Rochereau
Point de départ sous la bannière CFE-CGC " angle de la place de la République, rue du Faubourg du Temple, à hauteur de la caserne "


PARCOURS : Boulevard Beaumarchais, Bastille, Boulevard de l'Hôpital, Boulevard Saint-Marcel, Boulevard Arago

POUR OBTENIR :

- Soit le maintien à 37,5 annuités

- Soit des contreparties indispensables au passage à 40 annuités :


1) Refus de toute décote (c'est à dire d'un abattement de 3 % qui provoquerait une baisse des pensions pour chaque année de cotisation manquante).

2) Calcul des pensions sur les 6 derniers mois de traitement.

3) Prise en compte des années d'études post baccalauréat.

4) Intégration des primes et indemnités dans le traitement indiciaire.

5) Maintien des articles L15 (indexation de la pension sur le point d'indice de la Fonction Publique) et L16 (revalorisation des carrières accordée aux actifs applicable aux retraités).

6) Maintien des avantages familiaux avec 2 annuités par enfant comme dans le privé.
Haut de la page