N° 54

2ème année

7 octobre 1996
     
 Retour
 Précédent
Suivant 
     
NUMÉRO SPÉCIAL

L'U.C.P. et la réforme des structures.


Nous l'avions demandé. On nous l'avait promise. Beaucoup n'y croyaient plus. Elle est arrivée. La réorganisation des services de la Ville a donc été annoncée par le Maire de Paris, le 4 septembre au soir devant un certain nombre de cadres supérieurs (directeurs, sous-directeurs, ingénieurs généraux), et le lendemain devant les organisations syndicales. Rappelons les deux principes énoncés par le Maire : transcrire les priorités de la municipalité dans l'organisation de l'Administration Parisienne, rendre plus lisible cette administration.

Tout d'abord les points positifs. Ils sont au nombre de quatre.

La création d'une direction des Ressources Humaines répond pleinement à nos demandes et à la nécessité, vitale pour la Ville, de mieux accompagner l'encadrement. Il y a du pain sur la planche.

Le recentrage de la D.C.L.,
en tant que direction du Logement, sur la question du logement social, nous parait également répondre à une véritable préoccupation des parisiens.

Le rattachement du bureau des Mairies à la direction de la Vie Locale et Régionale parait de bon sens. Sur ce dernier point, toutefois, on peut s'interroger sur la dimension régionale des activités parisiennes. Visblement le chantier reste encore immense.

La création d'un pôle administratif compétent pour l'ensemble des questions de transports nous semble enfin une bonne orientation. Le rattachement, à ce titre, des canaux à la direction de la voirie ne manque pas cependant de poser des questions et nous souhaitons bien du courage à ceux qui auront à démêler entre la vocation patrimoniale, la contribution écologique, le rôle traditionnel dans l'alimentation en eau et la fonction de transport des canaux ce qui relève du fondamental ou de l'anecdotique.

Quelques éléments de la réforme ne pourront être appréciés qu'avec le temps.

On pense notamment à la création du second poste de secrétaire adjoint et à la transformation de ces deux postes en relais entre les directeurs et le Secrétaire Général. Tout dépendra en effet de la façon dont ce nouveau niveau se mettra en place : ou bien il permettra une accélération des décisions et facilitera la coordination des services (et le pari sera gagné), ou bien il aboutira à une stratification supplémentaire engourdissant davantage notre circuit de décision.

Par ailleurs, la disparition du délégué général aux Affaires Sociales, chargé notamment de la coordination au plan municipal des quatre directions intervenant au titre du programme départemental d'insertion, suppose la mise en place rapide d'un substitut. Quant aux restructurations touchant le secteur patrimonial, elles ont un goût d'inachevé, la notion de "patrimoine à la Ville" n'ayant, semble-t-il, pas été vraiment définie.

Enfin, l'ajout à l'ancienne D.I.T. des T.A.M., des Pompes Funèbres et de la Logistique, parviendra-t-il à composer une véritable direction des moyens généraux?

Deux propositions jettent par contre un véritable trouble.

La première consiste à éclater les travaux neufs et les travaux d'entretien. On croyait que la réforme entreprise il y a vingt ans (consistant justement à regrouper ces deux secteurs d'activité) ne serait pas remise en cause. Point du tout. Nous exprimons sur ce point nos plus extrêmes réserves.

La seconde concerne l'articulation entre une direction de l'Aménagement Urbain et de la Construction dopée et une direction de la Construction et du Logement déshabillée, articulation qui suscite des questions de fond et des questions pratiques.

Enfin, le Maire a souhaité que des propositions lui soient faites en matière d'environnement.

Bel hommage, quoiqu'un peu limité, rendu à la concertation ! Les têtes pensantes auraient-elles sur ce dossier découvert les vertus de l'humilité ? On s'interroge. D'autant que pas un mot n'est prononcé sur le secteur de la jeunesse qui, autant que l'environnement, justifierait une réflexion d'ensemble, ni sur le problème de l'ensemble des activités pratiquées par les amateurs parisiens, domaine qui traverse pourtant lui aussi plusieurs directions et concerne la vie quotidienne des habitants de la capitale.

C'est d'ailleurs là que le fond rejoint la forme. Cette réforme se veut et se revendique venue "d'en haut", symbole d'une légimité élective face à la superbe d'une administration qui doit marcher au pas. Légitimité élective elle-même sélective puisque des adjoints au maire auront été mis devant le fait accompli. Reste une concertation proclamée mais davantage incantatoire que réelle, comme en atteste d'ailleurs, dernier avatar connu, la disparition-surprise de la direction des relations internationales.

L'Union des Cadres de Paris approuve le principe d'une réforme de l'administration et d'un toilettage de l'organigramme. L'U.C.P. ne conteste pas les deux objectifs du Maire.

L'U.C.P. en fin est d'accord sur certaines orientations. Mais n'aurait-ce pas été l'occasion d'une mobilisation de l'ensemble des personnels, des cadres aux personnels d'exécution, pour suggérer des améliorations ? Il aurait suffi au Maire d'indiquer qu'il voulait des propositions pour réorganiser la gestion patrimoniale, rendre plus cohérente l'action de la Ville dans le domaine du logement, de l'environnement, des transports, de la gestion des personnels. Parions que des propositions auraient été faites. Les acteurs au quotidien de l'action administrative auraient pu faire valoir les contraintes et les risques, avertir sur les erreurs à ne pas commettre.

Mais tout n'est pas bouclé. Une commission s'est mise en place pour examiner les modalités de mise en oeuvre des décisions prises. Nous appelons les cadres à nous faire part de leurs remarques. Espérons que certains choix, s'ils s'avèrent inopportuns à l'analyse détaillée, pourront être revus et certaines orientations affinées ou remplacées suivant nos propositions.

Bulletin syndical publié par l'Union des Cadres de Paris (UCP)
2bis, square Georges Lesage 75012 Paris
Téléphone : 01.43.47.80.10 - Télécopieur : 01.43.47.81.45
 Retour
Haut de la page